Portrait de Marie-Sabrina Bonnaffé, guide-conférencière dans le Gers.
L’école buissonnière
« Se promener, que ce soit en ville ou sur des sentiers de randonnée, est toujours pour moi un moment d’école buissonnière. Au plaisir de flâner, d’ouvrir les yeux sur un nouveau lieu, s’ajoute la curiosité : comprendre comment un bourg s’est construit, qui y a vécu… C’est à cela sans doute que je m’attache quand je guide les visiteurs : éveiller encore et toujours la curiosité pour ce qui nous entoure. »
Le plaisir avant tout
« Que retiendrez-vous de votre prochaine visite ? Assurément, davantage l’ambiance dans laquelle vous l’avez faite que les détails du discours du guide. Attention, cela ne m’exonère pas de l’obligation d’être précise dans ce que je raconte ; néanmoins, ajouter une touche d’humour ou proposer un jeu (d’observation, de coopération ou autres) est le plus sûr moyen de retenir votre attention alors qu’elle est sur le point de s’échapper, et d’ancrer dans votre mémoire le plaisir de ce moment partagé. »
Parler sans les mains !
« Pour les gens du Sud, parler, cela passe aussi par les mains. Le geste appuie la parole, il scande le discours, il montre physiquement ce que l’on est en train d’évoquer verbalement.
Ça a été un sacré challenge pour moi que d’imaginer une autre forme de discours pour les podcasts de Baludio. J’ai été plus sensible à la modulation de ma voix, déjà présente en visite, mais « masquée » par tous les artifices corporels utilisés plus ou moins consciemment. J’ai aussi pensé différemment les contenus : sans interaction visuelle avec les visiteurs, il faut veiller à être compréhensible par tous : rester accessible pour ceux qui découvrent complètement le sujet, et garder de l’intérêt pour ceux qui ont déjà des connaissances. La voix, dans le podcast, reste le seul lien avec le visiteur ; elle doit traduire toute l’humanité que je déploierai aussi en présence de celui-ci. »
Et dans mon baluchon ?
« Je suis arrivée dans le Gers par hasard, mais ce n’est certainement pas un hasard si j’y reste : il y a tellement de sites à faire découvrir aux visiteurs dans ce territoire à échelle humaine !
A l’issue d’une formation en histoire et histoire de l’art, j’ai toujours exercé dans des départements ruraux : j’ai été chef de service au sein de plusieurs Pays d’art et d’histoire, puis je me suis installée comme guide indépendante en 2015, en fondant Pass’enGers. Sensible aux valeurs de l’ESS (Economie sociale et solidaire), je suis membre de la coopérative Kanopé ; je lui dois de pouvoir développer sereinement mon activité tout en rencontrant des personnes formidables dont plusieurs ont contribué à l’aventure de Baludio. »